- Région
- Fort Providence (Territoires du Nord-Ouest)
- Date
- 1986
- DIMENSIONS
en centimètres
- 52 x 76
- Matériaux et techniques
- Peau de lièvre; assemblage, « tricot », laçage
- Crédit
- Rosalie Causa
- Numéro d'identification
- Centre du patrimoine septentrional Prince-de-Galles 986.011.001
Cette veste sans capuche est en peau de lièvre d’Amérique, dit « lapin » dans les Territoires du Nord-Ouest. Il faut une trentaine de peaux pour monter ce genre de veste. Les lapins ne manquent pas et sont faciles à attraper en posant des lignes de piégeage et des pièges autour d’une communauté. Les peaux de lapin servaient à faire des couvertures et de nombreux articles vestimentaires utiles pour les enfants et les adultes, comme des chemises, des jambières, des chaussettes et des capuches.
Les peaux de lapin sont douces, chaudes et légères, mais elles sont aussi fines et se déchirent facilement. Pour renforcer les vêtements et les couvertures, on fabriquait une corde ou un fil à partir des peaux. On découpe une peau fraîche en spirale en une longue lanière qu’on attache à d’autres lanières pour obtenir un cordon de fourrure. Avec un cadre en bois ou un simple bâton pour tenir la rangée de départ, le cordon est passé dans les rangées pour former un filet duveteux lâche à mailles ouvertes. Rosalie Causa parlait de « montage » et de « tricot ». Les panneaux de peau de lapin « tricotée » sont cousus ensemble pour obtenir une veste. Rosalie Causa avait 85 ans quand elle a fait cette veste. Elle a appris à faire des vêtements en peau de lapin auprès de sa mère et en cousant des vêtements pour sa famille. Cette veste était destinée à son époux.
Les vêtements en peau de lapin ont été remplacés par des vêtements achetés dans le commerce, mais les aînés dénés se rappellent leur qualité :
Je me souviens que ma mère m’a raconté qu’un hiver, elle était allée rendre visite à des gens qui vivaient dans un tipi en rondins. Il y avait une femme qui vivait là et qui sortait du tipi juste vêtue d’une robe à manches longues. Ma mère se demandait comment elle n’avait pas froid. Ma grand-mère a ri d’elle parce que la dame portait toute une tenue en peau de lapin sous sa robe!
– Mary Ann Bertrand, Fort Liard
On fabriquait des couvertures en peau de lapin. On les étalait à même la neige, sans branches d’épinette dessous. Plus il faisait froid, plus la couverture en peau de lapin était chaude.
– Maurice Mendo, Tulita