- Région
- Toronto (Ontario), Canada
- Date
- 1945 - 1950
- DIMENSIONS
en centimètres
- 20 x 15
- Matériaux et techniques
- Laine; tricot, tissage à armure toile, couture à la main, couture à la machine
- Crédit
- Don de Margaret A. Johnson
- Numéro d'identification
- Textile Museum of Canada T2007.40.1a-f
Entre les années 1900 et 1950, le port de la tenue d’hiver dite de « la rivière Rouge » est très répandu chez les enfants québécois. Cette tenue est profondément ancrée dans l’histoire canadienne. Son histoire commence avec les relations commerciales entre les Premières Nations et les marchands européens. Les marins français qui viennent pour des missions commerciales portent des manteaux à capuche appelés « capotes ». Les Premières Nations fabriquent leurs propres capotes avec les couvertures obtenues en commerçant avec les Français. Au fil du temps, les manteaux évoluent, sous l’influence des nouveaux matériaux disponibles et de la mode. Quand arrive le milieu du XIXe siècle, ils ont été adoptés dans la population aisée de Montréal et à partir du XXe siècle, ils deviennent omniprésents et font partie des vêtements préférés des enfants québécois et ontariens.
Anna McLeod Gilmor, qui a confectionné cette tenue de la rivière Rouge pour poupée, est née en 1875 à Seaford, en Ontario. À l’instar des autres femmes de sa génération, elle était une merveilleuse couturière et a utilisé ses talents pour confectionner des vêtements, des lampes, des abat-jours, des draperies et, plus tard, des habits pour les poupées de ses petits-enfants. Chaque Noël, de 1945 à 1950, elle a confectionné une robe de poupée pour sa petite-fille, Margaret. Anna a découpé et cousu à la main le manteau de laine bleu marine, l’a doublé de laine rouge et a orné les manches, la couture centrale et les épaules d’un passepoil rouge. Elle a aussi cousu à la main les boutonnières pour les petits boutons noirs, et tricoté des collants, des moufles, un bonnet et une ceinture-écharpe pouvant être portée autour de la taille ou du cou par grand froid. Cette tenue, aussi minuscule soit-elle, raconte l’histoire canadienne, les loisirs de plein air en hiver, et la mode infantile du XXe siècle.