- Région
- Colombie-Britannique, Canada
- Date
- Vers 1880
- DIMENSIONS
en centimètres
- 168 x 69,5
- Matériaux et techniques
- Écorce de cèdre, teinture végétale; tissage, peinture
- Crédit
- Achat du Textile Museum of Canada avec l’aide d’une subvention de Communications Canada, 1988
- Numéro d'identification
- Textile Museum of Canada T88.0786
Les habitants de la côte nord-ouest du Canada utilisaient ce type de tapis dans de nombreux aspects de leur vie quotidienne. Ils les accrochaient souvent sur les murs et dans l’embrasure des portes à l’intérieur de leur habitation pour se protéger des courants d’air et de la pluie. Ils s’en servaient comme coussin dans les canots, s’agenouillaient dessus pour ramasser les myes et l’utilisaient pour nettoyer le poisson et pour étaler les baies pour les faire sécher. Plusieurs cérémonies et rituels exigeaient l’utilisation de tapis en cèdre tissé comme celui de cette photographie. Quand on recevait des chefs de haut rang, on les faisait asseoir sur de solides tapis d’écorce pour les transporter jusqu’à la maison du chef qui les accueillait. Les tapis servaient de siège pendant les repas et étaient offerts en cadeau à l’occasion des Potlatchs. Dans certaines régions, on les utilisait pendant la cérémonie d’attribution du nom.
Les tapis étaient tissés par les femmes. Leurs motifs allaient de simples bandes ou quadrillages (réalisés avec des écorces teintes en noir et en rouge) à des entrelacs plus complexes de carrés formant un dessin, et certains étaient peints. C’est probablement Johnny Kit Elswa qui a peint l’image de ce tapis. En 1883, ce jeune Haïda a accompagné jusqu’aux îles de la Reine-Charlotte James Swan, qui travaillait pour les musées du Smithsonian, et lui a servi de traducteur. L’épaulard (orque) et les têtes de loups pourraient représenter un mythe haïda selon lequel il existait un grand loup qui était un chasseur si féroce et si gaspilleur que les chamanes le transformèrent en épaulard pour l’empêcher de tuer tous les animaux terrestres.