- Région
- Afghanistan - Pakistan
- Date
- Années 1980
- DIMENSIONS
en centimètres
- 180 x 118
- Matériaux et techniques
- Laine; point noué, franges
- Crédit
- Don de Max Allen
- Numéro d'identification
- Textile Museum of Canada T02.13.15
Ce tapis fait partie des 118 tapis de guerre donnés au Textile Museum of Canada par Max Allen, l’un de ses fondateurs. Ornés de motifs représentant des armes, des batailles et des destructions, ces tapis racontent la tumultueuse histoire de l’Afghanistan à la fin du XXe siècle. Ils montrent la spectaculaire transformation de la vieille tradition de tissage de tapis dans cette région, qui s’est amorcée à partir de l’invasion soviétique (1979-1989) et s’est poursuivie pendant l’intervention américaine en 2001. Le don de cette importante collection reflète aussi la passion de Max Allen pour les textiles qui sont pour lui comme des archives des évènements sociaux et politiques contemporains.
La fabrication de tapis de guerre a commencé en Afghanistan pendant l’invasion soviétique. Les tapis de cette période, peu nombreux, contiennent une imagerie guerrière (chars d’assaut, hélicoptères, mines terrestres et canons) stylisée ou dispersée parmi des motifs floraux et géométriques traditionnels. Après le retrait des troupes soviétiques, et à mesure que la guerre civile s’est propagée, beaucoup de collectivités se sont mises à tisser des tapis de guerre dans le Nord de l’Afghanistan (et dans les camps de réfugiés du Pakistan). Dans un pays en ruines, il s’agissait souvent du seul moyen de gagner sa vie. Le nombre de tapis de guerre confectionnés depuis cette période est impressionnant. Au vu des quantités produites et des différences de qualité, de matériaux et de motifs, on peut dire que les tapis ont été réalisés par toutes les catégories de la population : tisserands expérimentés et novices, jeunes et vieux, hommes et femmes. Documents saisissants de l’histoire contemporaine tumultueuse de l’Afghanistan, les tapis de guerre témoignent aussi du courage de la population afghane qui, dans sa lutte pour survivre, a trouvé un marché international, fournissant à l’Europe occidentale et à l’Amérique du Nord des milliers de tapis de guerre faits main.