- Région
- Beechy (Saskatchewan)
- Date
- Années 1930
- DIMENSIONS
en centimètres
- 74 x 30
- Matériaux et techniques
- Bois de caragan; sciage, clouage
- Crédit
- Ruddick Welwood
- Numéro d'identification
- Saskatchewan Western Development Museum WDM-2011-S-40
La vie était dure en Saskatchewan pendant la grande dépression des années 1930. La sécheresse, les mauvaises récoltes et les invasions de sauterelles combinées au chômage et aux bas prix des céréales avaient mis la province à genoux. En plus, des tempêtes de poussière dévastatrices déferlaient sur elle. En 1937, Ruddick Welwood, jeune enseignant saskatchewanais, a relaté les circonstances d’une telle tempête : « L’air était si plein de poussière que le soleil en était obscurci. Des paquets de moutarde et de chardon de Russie s’abattaient avec violence dans les cours. La situation était inquiétante. »
C’est dans ce climat poussiéreux qu’a été créée la
Prairie Farm Rehabilitation Administration (
PFRA), organisme fédéral visant à combattre la sécheresse et la dégradation des sols. Dès 1901, on a encouragé les agriculteurs à entourer leurs terres de plantes coupe-vent résistantes. La
PFRA nouvellement créée a intensifié la plantation de ces rideaux d’arbres à la fin des années 1930, afin d’aider à maîtriser l’érosion éolienne. L’un des arbustes les plus utilisés à cet effet a été l’humble caragan – petit buisson robuste, durable, et résistant à la sécheresse, originaire des steppes sibériennes. Plantés en longues rangées dans les champs des Prairies, les rideaux de caragans ont aidé à consolider les sols en les protégeant contre le vent incessant.
Ruddick Welwood a fabriqué ce support de plantes pour sa mère, Louisa, dans les années 1930, pendant qu’il vivait et enseignait dans la région de Beechy (Saskatchewan). Disposant de peu d’argent, il prenait, comme beaucoup d’autres gens, ce qu’il avait sous la main. Muni de quelques branches de caragan bien choisies, il s’est mis au travail. Bien qu’il ait fait plusieurs supports de plantes, seul celui que l’on voit ici a survécu. Louisa s’en est servie durant des années avant de le transmettre à sa fille Valerie. Tout en étant un trésor familial, cet objet témoigne aussi de la volonté de survie et de la débrouillardise de la population durant un chapitre particulièrement difficile de l’histoire de la Saskatchewan.