- Région
- Musqueam (Colombie-Britannique)
- Date
- 1988
- DIMENSIONS
en centimètres
- 78 x 52
- Matériaux et techniques
- Laine, cèdre; tissage
- Crédit
- Barb Cayou
- Numéro d'identification
- Delta Museum and Archives Society DE1992.25.1
Un métier à tisser traditionnel se résumait à un simple cadre sur lequel étaient tendus des fils de chaîne (fils verticaux). Les fibres étaient ensuite passées et repassées d’un bord à l’autre du métier (fils de trame ou horizontaux) selon diverses techniques de tassement. Les fibres utilisées pour la confection de ce genre de pièce étaient généralement difficiles à obtenir ou rares, ce qui en augmentait la valeur. Les exemples trouvés dans l’ensemble du patrimoine archéologique tendent à indiquer qu’on utilisait de la laine de chèvre ou de mouflon de montagne et même du poil de chien. Le long de la côte Ouest du Canada, le cèdre entrait dans la confection des couvertures, car il donnait à la pièce finale un peu de stabilité et de rigidité. On a aussi découvert que le cèdre avait des propriétés naturelles antiparasitaires. Cette pièce murale contient du cèdre.
Étant donné le temps qu’il fallait compter pour obtenir, préparer et tisser les fibres, les couvertures faisaient partie des biens les plus prisés que l’on pouvait échanger dans les cultures autochtones. La passation entre les générations de ce symbole culturel, traditionnel et de protection se faisait dans le cadre de cérémonies officielles durant lesquelles on honorait d’une couverture de jeunes gens qui avaient franchi certaines étapes importantes de la vie. Après les tentatives officielles pour limiter les pratiques culturelles des Premières Nations, la réhabilitation du tissage a été un élément important de la réappropriation de leur identité. Elle a permis de renouer les liens entre les générations, de redécouvrir les traditions, de raviver les groupes familiaux et de forger de nouveaux liens entre eux. Le tissage est devenu plus qu’une manifestation artistique; c’est un moyen de créer une communauté. Cette pièce a été réalisée par Barb Cayou, de la nation Musqueam, pour célébrer la remise en valeur d’un savoir-faire traditionnel.