- Région
- Killiniq (Port Burwell) (Nunavut)
- Date
- Années 1950
- DIMENSIONS
en centimètres
- 110,5 x 104,5
- Matériaux et techniques
- Peau de phoque; travail du cuir, broderie
- Crédit
- Emily Annatok
- Numéro d'identification
- Manitoba Crafts Museum and Library 261.00
Emily Annatok de
Killiniq (Nunavut) a réalisé cette pièce murale en assemblant des bouts de peau de phoque de couleurs contrastantes au point de surjet. Les femmes inuites ont, de tout temps, été responsables de l’habillement de tous les membres de leur famille et elles devaient être de bonnes couturières pour assurer leur survie par temps froid. Annatok était manifestement talentueuse : certains fragments de peau appliqués sur la pièce mesurent moins de 1 centimètre de large. Les pièces murales inuites faites en lainage et autres tissus sont très appréciées depuis les années 1970, mais celles en peau de phoque sont des ouvrages d’un style et d’un genre plus anciens et moins courants. Comme le procédé de tannage utilisé donne à la peau une odeur persistante, on pense que les femmes ont renoncé à produire ces impressionnantes pièces murales.
En 1949, la Guilde canadienne des métiers d’art a commencé à encourager la production artistique dans un certain nombre de collectivités inuites en achetant des sculptures en pierre, des poupées et d’autres objets d’artisanat. Le gouvernement canadien a, par la suite, développé ce projet dans le but de faire participer les peuples inuits à l’économie de marché. Des programmes artistiques et artisanaux ont été mis en place dans de nombreuses collectivités et les habitants ont alors commencé à abandonner de plus en plus leurs modes de vie traditionnels pour s’installer dans ces villes. La production artistique et artisanale est devenue un moyen de survie essentiel du fait qu’il n’y avait pas beaucoup d’autres débouchés.
Les sculptures en pierre à savon sont les objets d’art inuits les plus appréciés, mais cette activité était considérée comme essentiellement masculine. Les femmes avaient tendance à exploiter leurs talents considérables en créant des objets tels que des poupées et des pièces murales. Cette production se poursuit encore de nos jours dans de nombreuses collectivités, mais
Killiniq n’existe plus. En 1978, sa population a été déplacée par le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et la ville a été abandonnée.