- Région
- Chili
- Date
- Fin du XXe siècle
- DIMENSIONS
en centimètres
- 21,4 x 20,7
- Matériaux et techniques
- Coton; appliques, broderies
- Crédit
- Don de Margaret Gaunt
- Numéro d'identification
- Manitoba Crafts Museum and Library 1291.00
Les panneaux de ce genre, appelés
arpilleras, sont traditionnellement fabriqués au Chili et au Pérou. Le mot
Arpillera, au sens littéral, veut dire toile de jute, et le panneau est essentiellement composé d’un entoilage de jute orné d’appliques et de broderies en trois dimensions. La plupart des
arpilleras réalisés de nos jours ressemblent au panneau ci‑contre. Souvent de couleurs vives, elles représentent des scènes idylliques d’enfants jouant à l’ombre des Andes. Ces
arpilleras modernes sont fabriquées pour le commerce touristique, mais le style a d’abord été une forme de protestation politique.
En 1973, le gouvernement chilien a été renversé par un coup d’État militaire et la junte n’a pas tardé à imposer la loi martiale. Le gouvernement militaire était répressif et il a gravement violé les droits de la personne. De nombreux Chiliens, surtout des hommes suspects de dissidence politique, ont été kidnappés. Ils ont « disparu » et ne sont jamais retournés dans leur famille. Une organisation appelée
Vicaría de la Solidaridad a été créée avec pour mission de tenir des ateliers en vue de fournir aux familles des disparus un moyen de subvenir à leurs besoins et de survivre à leur traumatisme émotionnel. Ces ateliers ont donné naissance au style
arpillera et les femmes ont commencé à créer des images anonymes et subversives avec des bouts de tissus récupérés. Le gouvernement n’a, tout d’abord, pas censuré cette production artistique parce qu’il n’attachait aucune importance à cet artisanat féminin. Les
arpilleras, exportées partout, ont été une source de revenus pour les familles de ces femmes et ont permis de sensibiliser davantage le monde aux actes de répression du gouvernement.