- Région
- Ouest canadien
- Date
- 1916 – 1919
- DIMENSIONS
en centimètres
- 42 x 40
- Matériaux et techniques
- Coton; broderie
- Crédit
- Don de Dorothy E. Leonard
- Numéro d'identification
- Textile Museum of Canada T01.13.3
Ce mouchoir d’amitié a été confectionné en 1916 par Magdalena Wipf pour Peter Entz. Magdalena et Peter étaient tous deux membres d’une colonie huttérienne installée dans l’Ouest du Canada. Chez les Huttériens, selon une tradition datant du XVI
e siècle en Allemagne et en Autriche, les jeunes filles réalisaient un mouchoir d’amitié (amoureuse). Elles brodaient sur ce mouchoir un message d’amour destiné à un jeune homme en gage de leur tendresse. Sur le fond blanc immaculé du mouchoir, un message d’amour est brodé en lettres rouges :
[Traduction]
Au seul homme que j’aime
Ne m’oublie pas
Magdalena Wipf
Peter Entz 1916
Si le couple se mariait, il conservait le mouchoir en souvenir du temps où l’homme et la femme se fréquentaient. Si la relation prenait fin, l’homme se devait de restituer le mouchoir.
Les travaux textiles sont une partie essentielle de la vie des femmes chez les Huttériens. Jusqu’au milieu du XX
e siècle, elles fabriquaient l’ensemble des couvertures, courtepointes, vêtements, bas et gants dont leur colonie avait besoin. On apprenait aux petites filles à filer la laine, coudre, tisser et broder et elles devaient tout au long de leur vie utiliser leur savoir-faire pour répondre aux besoins de leur colonie. Souvent, la colonie remettait à chaque petite fille un rouet afin de l’encourager à développer et à entretenir son habileté. Pour preuve de ses acquis, chaque fillette réalisait un abécédaire : un ensemble coloré d’alphabets, de cœurs, d’étoiles, de plantes grimpantes et d’oiseaux tracés au point de croix sur du lin ou du coton commercial avec du fil de laine ou de coton acheté dans le commerce.
De nos jours, chez les Huttériens, les travaux d’aiguille se tournent vers de nouveaux matériaux et des objets modernes : napperons, dessous de verre, housses de protection pour appareils ménagers et pantoufles crochetées sont souvent en fibres synthétiques, tandis que l’usage de vêtements commerciaux s’est répandu dans les communautés, tout comme le matériel agricole, les outils de menuiserie et les ateliers d’usinage modernes. Les Huttériens gardent leurs croyances et coutumes religieuses conservatrices, dans un cadre technologique qui est celui du XX
e siècle.