- Région
- Allemagne
- Date
- 1917
- DIMENSIONS
en centimètres
- 19,6 x 12,4
- Matériaux et techniques
- Cuir, acier, verre, caoutchouc
- Crédit
- Inconnu
- Numéro d'identification
- Niagara Historical Society and Museum 69.1119
Pendant la Première Guerre mondiale, de nouvelles techniques sont venus bousculés les tactiques militaires classiques. Les commandants ordonnèrent aux soldats de creuser des tranchées pour tenir des positions et charger l’ennemi de front pour avancer. Face aux mitrailleuses, aux avions de chasse et aux chars, qui étaient autant de nouveautés, les soldats étaient terriblement désavantagés et il en est résulté un nombre de morts sans précédent des deux côtés. Au printemps 1915, à la deuxième bataille d’Ypres, les soldats alliés se trouvèrent confrontés à une autre avancée technologique : le chlore gazeux.
Le 22 avril 1915, les troupes allemandes lâchent du chlore gazeux sur la 45
e Division algérienne de l’Armée française, positionnée à la gauche de la ligne canadienne à Ypres. Les Canadiens sont épargnés pour l’essentiel, mais la retraite française laisse une large trouée dans la ligne défensive qu’ils doivent combler alors qu’ils sont dépassés en nombre. Se battant pour tenir la position, ils subissent un assaut direct deux jours plus tard. Bien qu’ils tiennent la position jusqu’à l’arrivée de renforts, la bataille coûte la vie à 6 000 Canadiens dans leurs premiers combats importants de la guerre. Les premiers masques à gaz sont produits à cette époque pour protéger les soldats contre la guerre chimique.
Ce masque est un
Lederschutzmaske allemand de 1917. La pièce faciale est entièrement en cuir, les lentilles sont en verre et les lanières destinées à assurer un bon ajustement sont en caoutchouc et tissu. Le filtre chimique est directement fixé, à la différence du masque allié de type « petit appareil respiratoire » dont le filtre est placé dans une sacoche portée dans le dos, loin du visage. Le modèle allemand rend le masque moins encombrant, mais on savait que le soldat pouvait moins bien viser. On savait aussi que les respirateurs sur le masque s’usaient plus vite que ceux des masques alliés, et les pièces en cuir, en remplacement du métal à cause des pénuries, lâchaient souvent sous les fortes concentrations de gaz.
Bien qu’on n’en sache pas plus, il est probable que ce masque soit arrivé au Canada dans une collection de souvenirs de guerre. Les soldats étaient à l’affût de trophées à rapporter – armes, vêtements et équipement – en souvenir de leur service outre-mer. Près de 100 ans plus tard, des souvenirs comme celui-ci continuent de rappeler tristement les sacrifices consentis et les épreuves endurées par les soldats canadiens pendant le conflit.