- Région
- Beaver Lake (Saskatchewan)
- Date
- Vers 1970
- DIMENSIONS
en centimètres
- 9 x 7
- Matériaux et techniques
- Écorce de bouleau; mordillage
- Crédit
- Angelique Merasty
- Numéro d'identification
- Saskatchewan Western Development Museum WDM-1973-S-8213
Adopté comme arbre officiel de la Saskatchewan en 1988, le bouleau blanc est reconnaissable à son écorce semblable à du papier blanc. Le mordillage de l’écorce de bouleau était une tradition aussi bien culturelle que familiale pour l’artiste saskatchewanaise Angelique Merasty, qui appartenait à la bande de Peter Ballantyne, Première Nation des Cris des bois du Nord-Est de la Saskatchewan. Elle avait appris cet art avec sa mère, Susan Ballantyne, et en assistant aux compétitions des femmes près de chez elle. Comme le racontait l’élève assidue qu’elle était, « je restais assise pendant des heures et, à la fin, j’avais gaspillé énormément d’écorce de bouleau, mais ce qui me poussait à continuer, c’est que je savais que ça, c’était quelque chose de vraiment spécial, et que c’était ça que je voulais faire ».
Le mari d’Angelique, Bill, allait prélever de l’écorce dans la forêt où se trouvait leur maison sur une île du lac Amisk (connu aussi sous le nom de
Beaver Lake) en Saskatchewan. Quand elle a commencé à pratiquer son art, Angelique dépliait généralement l’écorce plusieurs fois pour en vérifier le motif pendant qu’elle y travaillait, mais à mesure qu’elle a gagné en habileté et en confiance, elle a pu se le représenter mentalement. Au sommet de son art, il ne lui fallait pas plus de deux ou trois minutes pour mordiller un petit motif dans de l’écorce. Quand Angelique a été obligée de porter un dentier, on a craint qu’elle ne doive abandonner le mordillage de l’écorce de bouleau, mais elle a continué. Certaines personnes ont même affirmé que le denturologiste lui avait fabriqué des canines adaptées à son art.
À une époque, on a pensé qu’Angelique Merasty serait l’une des dernières à pratiquer le mordillage de l’écorce de bouleau. Elle n’avait pas de fille à qui transmettre son art, comme sa mère l’avait fait avec elle. Mais en 1980, une artiste portant presque le même nom qu’elle, Angelique Merasty Levac, est tombée par hasard sur un magazine qui lui a donné l’idée de faire le voyage jusque chez son homonyme et de se former à cet art avec elle. Avec plusieurs autres artistes – dont Sally Milne, Vivian Nipshank et Rosella Carney –, Angelique Merasty Levac perpétue cet art traditionnel des Premières Nations. Quant à la première Angelique Merasty, elle s’est éteinte en 1996.