- Région
- Hawarden (Saskatchewan)
- Date
- Vers 1920
- DIMENSIONS
en centimètres
- 197 x 175
- Matériaux et techniques
- Coton, laine; couture à la machine
- Crédit
- Clara Bowman
- Numéro d'identification
- Saskatchewan Western Development Museum WDM- 1990-S-11
Au cours des dix premières années du XX
e siècle, les Prairies canadiennes ont attiré des centaines de milliers de personnes en quête de terres. Parmi elles, il y avait Herbert Bowman, âgé de 25 ans, qui a quitté l’Ontario pour Davidson (Saskatchewan) en 1905. L’année suivante, il a déposé sa demande de concession non loin de Hawarden, au nord-ouest de Davidson et directement au sud de Saskatoon. Les premières années, il a vivoté dans une cabane en terre. Mais quand il s’est marié en 1913, il avait déjà construit un bâtiment de ferme de deux étages, demeure convenant bien mieux à son épouse, Clara Mino. Celle‑ci, également originaire de l’Ontario, avait trouvé du travail dans un magasin de chapeaux pour femmes de Wolseley (Saskatchewan).
Avec les naissances successives d’un fils en 1916, de jumeaux en 1920 et d’une fille en 1922, Clara est rapidement devenue une ménagère très occupée. Entre la cuisine et le ménage, le jardinage et la basse‑cour, le travail d’une femme d’agriculteur et d’une mère n’est jamais fini. Malgré tout, Clara ne se séparait jamais de son matériel de couture. Sa fille Millie se rappelle : « Ma mère était une femme d’intérieur... elle adorait coudre et faire des courtepointes, et elle avait toujours un crochet à la main ». Se maintenir au chaud durant les rudes hivers de la Saskatchewan était une préoccupation constante. Beaucoup de colons ont raconté qu’il y avait du givre sur les murs et de la glace au fond du chaudron le matin. Le poêle devait être constamment alimenté en bois. Pour protéger la famille contre le froid hivernal, il fallait des vêtements chauds et une épaisse literie.
Vers 1920, Clara s’est mise à faire une courtepointe. Au lieu d’acheter du tissu au magasin, elle a découpé des vêtements, des costumes et sans doute même des manteaux usés en petits carrés qu’elle a cousus ensemble à la main. Cette courtepointe n’est peut‑être pas une œuvre d’art, mais elle est belle dans sa simplicité. Des bandes foncées bordent six grands pavés composés de 36 petits carrés. De part et d’autre sont cousus des pavés de quatre carrés chacun. En guise de rembourrage – couche insérée entre le patchwork et l’envers –, la femme d’agriculteur, jamais à court d’idées, s’est débrouillée avec ce qu’elle avait. Elle a recueilli les touffes de laine restées accrochées à la clôture en barbelés séparant leur propriété de celle des voisins. Les moutons du voisin, peut‑être à la recherche d’herbes plus vertes, se frottaient contre la clôture, et des poils de leur toison laineuse restaient accrochés aux pointes. Clara n’avait plus qu’à les arracher pour avoir la bourre idéale de sa nouvelle courtepointe.