- Région
- Centre du Canada
- Date
- 1900 - 1901
- DIMENSIONS
en centimètres
- 35 x 52
- Matériaux et techniques
- Laine, coton, soie, nacre; tissage commercial en armure sergé, couture à la machine
- Crédit
- Don de Barbara Oliver
- Numéro d'identification
- Textile Museum of Canada T2012.22.2a
Ce costume marin a été confectionné pour Charles Sharp (1898-1978), le père de la donatrice, que l’on voit portant ce costume et de belles bottines en cuir sur une photographie tirée des archives familiales. À l’époque, les jeunes garçons portaient une jupe, et non un pantalon, conformément à une vieille tradition européenne et nord-américaine qui a perduré jusqu’au milieu du XX
e siècle. La tenue a été commandée à Ottawa, où vivait Charles, et taillée dans une magnifique étoffe en laine sergé bleu marine. Repassés voici plus d’un siècle, la jupe plissée et le col marin conservent des plis impeccables. Au déclenchement de la Première Guerre mondiale, Charles est parti au front et il est resté marqué à jamais par ses souvenirs de guerre.
La mode du costume marin est née au début des années 1800, inspirée par la tenue pratique et informelle portée pour les travaux sur le pont des navires. Au XIX
e siècle, la tenue a évolué pour devenir un costume reconnaissable généralement constitué d’une marinière bleue ou blanche avec un grand col en V sur le devant et un rabat dans le dos, d’un pantalon à pattes d’éléphant, d’une cravate noire, d’un chapeau à large bord et d’un cordon. Elle a été adoptée comme uniforme par la Marine des États-Unis en 1813 et par la Marine royale britannique en 1857.
Ce costume de la Marine britannique est devenu très en vogue pour les enfants à la fin du XIX
e siècle, après que le futur Édouard VII, alors prince de Galles âgé de quatre ans, l’a eu porté à l’occasion d’une visite royale en Irlande en 1846. La reine Victoria l’avait fait réaliser par un tailleur qui confectionnait des uniformes pour la Marine britannique. L’image du prince Édouard vêtu en marin a été préservée et popularisée par les artistes qui ont réalisé des tableaux et des gravures de la jeune altesse. Étant donné sa commodité, sa facilité de confection et son amplitude, ce costume était parfaitement adapté pour les débuts de la production textile de masse, ce qui a encore renforcé sa popularité. La mode a commencé à s’étioler dans les années 1940, pour finir par complètement disparaître dans les années 1950.