- Région
- Québec, Canada
- Date
- XIXe siècle
- DIMENSIONS
en centimètres
- 205 x 20
- Matériaux et techniques
- Laine; tissage avec les doigts
- Crédit
- Don de Lloyd Solish
- Numéro d'identification
- Textile Museum of Canada T89.0158
Quand ils quittaient Montréal en canot pour commercer avec les Iroquois et d’autres Premières Nations, les marchands de fourrures portaient souvent une ceinture-écharpe aux couleurs vives bordée de longues franges, dite « ceinture fléchée », et un chapeau de feutre orné de plumes d’autruche. Au Québec, ce type de ceinture-écharpe en laine était porté tant dans la bourgeoisie que dans les couches populaires. Nouée autour de la taille par-dessus la veste, la ceinture fléchée était à la fois un accessoire de mode et une protection contre le froid. Dans l’Ouest canadien, elle a été adoptée par les Métis et est devenue un symbole de leur identité.
Les ceintures-écharpes elles-mêmes sont devenues d’importants articles de commerce. Au XIXe siècle, des ceintures ornées de motifs fléchés ont été confectionnées en grand nombre à L’Assomption, au Québec. La ceinture de cette photographie semble avoir été tissée sur un métier, mais elle a en fait été tressée en diagonale selon un motif en tête de flèche, avec des zigzags, ou éclairs, situés de part et d’autre de la ligne centrale rouge, appelée « cœur ». Cette technique complexe, dite de « tissage avec les doigts », très répandue en Amérique du Nord et du Sud, n’existe nulle part ailleurs dans le monde, sauf en Scandinavie. Les colons français l’ont probablement empruntée à leurs voisins Iroquois et l’ont perfectionnée pour créer la ceinture fléchée multicolore si typique que nous connaissons.