- Région
- Baker Lake (Nunavut)
- Date
- 1960
- DIMENSIONS
en centimètres
- 61 x 28
- Matériaux et techniques
- Laine; travail d’aiguille, broderie
- Crédit
- Don de George Swinton
- Numéro d'identification
- Manitoba Crafts Museum and Library 282.00
Ces bottes en laine brodée, appelées
kamikpuk, servent de doublure aux bottes inuites traditionnelles, les
kamik. «
Kamik » est, en fait, le nom désignant des paires de bottes pouvant être portées en plusieurs couches selon la température : des chaussons en fourrure qui se portent directement sur les pieds, ensuite la deuxième couche ci‑contre, les bottes dites
kamikpuk, qui servent de doublure et se portent à l’intérieur de bottes en peau plus grandes. Sur le tout, on met parfois des chaussons supplémentaires en fourrure de phoque afin d’avoir une couche imperméable supplémentaire. La peau de phoque ou le cuir de caribou ont été, de tout temps, des matières de choix, mais les tissus importés, comme les lainages, ont commencé à être de plus en plus appréciés à la fin du XX
e siècle.
Ces
kamikpuk ont été offertes par George Swinton, ancien professeur de l’Université du Manitoba et expert reconnu en art inuit contemporain. Achetées à
Baker Lake en 1960, il est probable, selon de récentes recherches, qu’elles aient été faites par Jessie Oonark (1906–1985), l’une des artistes inuites les plus respectées (à l’échelle nationale et internationale). Celle‑ci a été élue à l’Académie royale canadienne des arts en 1975 et nommée membre de l’Ordre du Canada en 1984. La date de 1960 coïncide avec la publication des premières gravures d’Oonark, qui lui ont valu sa renommée en tant qu’artiste. La complexité et la stupéfiante symétrie des broderies ornant ces
kamikpuk donnent une idée du talent que l’artiste allait par la suite déployer dans ses pièces murales monumentales et ses dessins et gravures d’une grande audace.